La recherche contre Alzheimer
Un vaccin français, testé à titre expérimental sur des souris
transgéniques, apporte une lueur d'espoir dans la lutte contre la maladie
d'Alzheimer. En effet, ce vaccin a permis de protéger efficacement les souris
vaccinées contre une démence de type alzheimer.
Le rôle de ce vaccin est de stimuler le système immunitaire des souris
contre les effets de la protéine Tau, responsable dans l'apparition de cette
affection neurodégénérative.
Cette protéine siège de façon naturelle dans le cerveau et est indispensable
à son bon fonctionnement. Cependant, des processus encore mal déterminés peuvent
modifier sa structure et entrainer son agrégation. Cette accumulation entraîne
alors une destruction irrémédiable des neurones et leur dégénérescence. Cette
anomalie est responsable d'environ 80 % des cas de démences, parmi lesquels
ceux de la maladie d'Alzheimer.
C'est à cette forme de l'évolution de la maladie que se sont attaqués le
chercheur Luc Buée et son équipe de l'INSERM (Institut français de la Santé et
de la Recherche Médicale)
Les chercheurs ont étudié et analysé la forme dégénérée de la protéine Tau
et ont réussi à isoler une petite séquence présente uniquement sur celle-ci.
Ils ont alors reproduit une molécule en tous points semblable à cette séquence
pour l'injecter aux souris. Leur but était de stimuler le système immunitaire
de l'animal contre cette molécule injectée afin qu'il s'attaque aux vraies
protéines malades.
Dès que la souris a atteint l'âge de 3 mois, la molécule a été injectée à 2
reprises à 2 semaines d'intervalle, puis tous les 30 jours durant 4 mois. Le
but était de vacciner les souris en tout début de maladie, c'est à dire dès les
premiers symptômes, qui apparaissent dès l'âge de3 mois et atteignent leur
maximum vers l'âge de 17 mois. Les scientifiques ont ensuite comparé les
effets de la vaccination avec l'état de santé de souris non vaccinées.
Les observations prouvent que les rongeurs qui ont reçu la molécule en
vaccination ont conservé une bonne faculté de mémorisation immédiate et,
d'après leurs auteurs, ce résultat positif s'explique au stade biologique par
la diminution de concentration de protéines Tau malades dans leur cerveau.
La vaccination contre la protéine Tau malade
constitue donc un progrès et une forte espérance dans la lutte contre la
démence d'Alzheimer, mais ne peut être hélas considérée comme le remède unique,
puisque d'autres processus sont également responsables du développement de cette
affection neurodégénérative.